mercredi 6 janvier 2016

Textes et supports d’explication bilingues du Musée de Gravelotte



Comment rendre accessible les textes dans les musées ? Comment les traduire ? Pourquoi ? Et puis jusqu’où… ? Autant de questions qui peuvent être débattu, à l’heure où nombre de responsables d’institutions patrimoniales ne cessent de proclamer leur volonté d’instaurer un dialogue avec le public le plus large. Alors que faire ?
Pour étudier la question, nous sommes parties visiter le musée « bilingue » de Gravelotte, en Moselle, consacré à la guerre de 1870 et à l’Annexion. Et là, le résultat est assez intéressant à observer. Tant sur le fond que sur la forme, puisque l’ensemble des textes et des supports d’explications sont en français et en allemand. Une version anglaise est aussi disponible mais plus résumée. Enfin, une seule police de caractère, créée en Allemagne en 1896, est utilisée, ce qui donne à l’ensemble une grande sobriété.
Le choix de la langue germanique est assez compréhensible. Le musée parle d’un conflit franco-allemand sur une terre annexée à l’Empire de 1871 à 1918 puis plus tard au cours de la deuxième guerre mondiale. Mais ce qu’il y a de plus élaboré ici, qu’une simple traduction dans la langue voisine, c’est que le texte peut être vu comme une clef de compréhension de l’histoire, un fil conducteur à toute l’exposition.
En effet, c’est comme si un clin d’œil était lancé au visiteur à un moment T de sa visite, au moment où celui-ci se rend compte que quelque chose a changé. Au départ, dans la partie consacrée à la guerre il peut remarquer que le texte en français vient en premier et l’allemand en second. Puis fin du conflit, le traité de Francfort a changé la donne et c’est le contraire qui s’impose symboliquement. Le changement recommence à la fin de l’Annexion.
Notons enfin, que le musée de Gravelotte est associé aux musées du Rhin supérieur via « le museum pass musée » ; une carte d’abonnement donnant accès à 300 musées, châteaux et jardins en France, en Suisse et en Allemagne ; où une politique de bilinguisme est progressivement mise en place.
Sophie Begel

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