Au cœur de
Rome, cette église a ouvert dans mon cœur des fenêtres que je croyais fermées.
Pratiquante religieuse pendant l’enfance, mais peu fervente, j’ai toujours été
sensible à l’architecture et à l’art religieux. J’aime visiter les lieux des
cultes et j’arrive toujours à faire des comparaisons entre les styles roumains et ceux de l’ouest de l’Europe. En
Roumanie, l’intérieur des églises orthodoxes est recouvert de fresques qui
débordent parfois sur les murs extérieurs. Profondément impressionnée à Saint
Ignace ce n’est pas tant l’ampleur du trompe l’œil bien connu qui m’a surprise mais
le recours à des allégories profanes ; celles de l’Europe, de l’Afrique, de
l’Amérique et de l’Asie. Des symboles « païens »,
en somme, qui font l’éloge d’une personnalité religieuse dans un lieu de culte. Dans les églises roumaines ce sont seulement les personnages bibliques
qui peuvent être peints ou, sur le mur du pronaos, des figures votives. Même le
plus célèbre peintre roumain, Nicolae Grigorescu (1838 – 1907), qui a décoré l’église
du célèbre monastère moldave d’Agapia, n’a pas osé briser complètement le carcan des
traditions. Il a ajouté de nouveaux
thèmes bibliques, peint d’une manière nouvelle, réaliste, dynamique l’ensemble
des figures mais il a respecté les coutumes.
Même si la
plupart des églises roumaines ne sont pas aussi imposantes, j’ai gardé l’église Saint-Ignace-de-Loyola dans mon cœur grâce aux sentiments qu’elle
a provoqués en moi.
Elena
TILICA