Depuis plus d’un an, les musées se
sont emparés, à juste titre, du centenaire de la première guerre mondiale pour
illustrer et exposer ces années tourmentées. Mais à Gravelotte, en Moselle,
l’accent est mis sur un passé un peu plus effacé. On parle du conflit oui,
d’une guerre franco-allemande, toujours, mais de la guerre d’avant : celle
de 1870.
Le nouveau musée revisite en
effet l’histoire singulière de la Moselle et de l’Alsace, qui ont partagé pour
un temps le destin allemand. L’originalité est là mais pas uniquement car c’est
sous le regard franco-allemand que ce passé est revisité.
Une sorte d’évidence pour les
initiateurs du projet qui se sont entourés dans toutes les phases de
réalisation d’historiens et de conservateurs allemands. Cette collaboration donne au musée de la
guerre de 1870 une tonalité franco–allemande assez intéressante. Ils rendent
compte à la fois de l’histoire politique, culturelle, religieuse et sociale. Et
c’est bien l’humain que le public découvre à Gravelotte, à travers des objets,
des photographies ou encore des témoignages.
L’exposition permanente s’articule
ainsi autour de trois parties qui sont entrecoupées d’espaces thématiques dédiées
notamment à la peinture et à la presse internationale. La première présente la
guerre de 1870 dans son contexte européen, celui des relations internationales
depuis 1830. La deuxième raconte la période de l’Annexion de 1871 à 1918.
Enfin, la troisième est consacrée aux temps des souvenirs de guerre et à ses
commémorations, aussi bien en France, dans les territoires annexés, qu’en
Allemagne.
La muséographie est soignée et
sert véritablement le discours historique. Uniformes, clichés anciens, cartes,
imprimés… sont mis à contribution pour expliquer et redonner un peu de couleurs
à des pages bien souvent jaunies.
Par cette entreprise, le Musée de
Gravelotte montre que les musées d’histoire ne sont pas simplement des lieux
tournés vers le passé, mais des lieux qui doivent permettre à chacun de trouver
des clefs de compréhension de l’histoire, de ses conséquences et surtout d’apporter
des bases pour mieux aborder le monde actuel.
Sophie Begel
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