jeudi 26 mars 2015

Le mur de Berlin : une frontière entre monumentalisation et contrefaçon



    Au détour d’une rue, d’un immeuble, il est là, indissociable des paysages berlinois. S’élevant par petits fragments, le mur est le rappel d’un passé pesant, encore présent pour les allemands.

En 1989, ce ruban de béton s’étendait sur une centaine de kilomètres. Aujourd’hui le mur de Berlin est mis en valeur dans plusieurs lieux. A la Bernauer Strasse, on peut y voir une reconstitution minimaliste du mur et de l’ensemble des dispositifs défensifs. A la Topographie des Terrors, il s’élève devant le bâtiment moderne devenant le symbole du pouvoir autoritaire. Au Deutsches historisches museum, il devient objet de musée. Il est intégré à la muséographie comme témoin de l’histoire de l’Allemagne. Et puis, s’étendant sur plus d’un kilomètre le long de la Spree, on trouve l’East Side Gallery. Le mur devient monument protégé, un espace de commémoration à par entière. Musée à ciel ouvert, les artistes s’y succèdent. Le mur devient alors leur toile d’expression. Leurs œuvres dénoncent l’oppression et prônent la tolérance et la liberté.
Dans chacun de ces lieux, le mur est modelé, mis en valeur de manière différente afin de faire passer des messages différents.

Mais les touristes veulent aussi s’approprier une part de cette histoire en ramenant un morceau de mur dans leurs bagages. Élevé au rang de relique, les morceaux de mur sont présents dans toutes les boutiques touristiques. Pour maximum 45 euro, vous pouvez ramener un bout d’histoire.
Mais vrais ou faux fragments ? En effet, ne faisant pas exception au monde de la culture et de l’art, le mur est aussi sujet à de nombreuses contrefaçons. Un spécialiste allemand en géologie, Ralf Milke, les dénonce. Grâce à la composition du béton, il est capable de différencier les vrais des faux.

Ainsi on voit que le mur subit différents traitements par la société : muséification, monumentalisation, commercialisation ou encore falsification. 
 Manon Nicot


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